lundi 22 octobre 2012

Open Access Week : coup d’envoi à Bruxelles. Vers une politique forte en Belgique.


Ce lundi 22 octobre 2012, la semaine internationale de l’Open Access,  le libre accès à l’information scientifique, démarre en Belgique avec une conférence nationale « Open Access to Excellence in Research». 

Cette conférence est l’occasion de faire le point sur le chemin parcouru depuis la signature de la Déclaration de Berlin en 2007 par les universités belges et les organismes de financement de la recherche (FNRS et FWO), tant d’un point de vue des politiques mises en œuvre que des réalisations sur le terrain et de l’implication des chercheurs.

En Belgique francophone, une étude réalisée en mai 2012 par la BICfB (Bibliothèque Interuniversitaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles) a fait l’état des lieux sur le développement de l’Open Access dans les universités francophones :

(1) Du côté de la Voie Verte - les archives électroniques ouvertes-, le nombre total de références dans l’ensemble des dépôts institutionnels s’élève à près de 250.000 références. Près d’un tiers des références sont accompagnées d’un texte intégral, lequel est disponible en Open Access dans un peu plus de 40% des cas. Au total, le nombre de références avec un texte intégral en Open Access avoisine les 33.000, soit à ce jour un peu plus de 13% de l’ensemble des références archivées dans les dépôts. Toutefois cette moyenne est le résultat d’une situation très contrastée entre les institutions, comme l’illustre le graphique ci-dessous :

(Graphique 4.  Nombre de références dans les différents dépôts. Page 33.
L’Open Access en Belgique francophone. Mai 2012)

Malgré l’existence de l’obligation d’archivage des textes dans les dépôts institutionnels dans la plupart des universités, la mise en application est difficile. De gros efforts restent à faire pour accroître l’accessibilité en Open Access des publications des universités belges francophones.


(2) Du côté de la Voir Dorée – la publication dans des revues en Open Access-, l’étude de la BICfB montre  qu’environ 1 chercheur sur 10 serait impliqué avec un rôle éditorial dans des revues en Open Access. A l’ULB, on a répertorié 114 chercheurs actifs dans 88 revues Open Access différentes, principalement dans les sciences biomédicales et les sciences humaines, comme l’illustre le graphique ci-dessous.




Alors quels seront les engagements des responsables politiques dans la « Brussels Declaration on Open Access » qui sera signée aujourd’hui à midi ?

Verrons-nous une obligation forte de dépôt en Open Access des articles présentant les résultats de la recherche financée par des fonds fédéraux, à l’instar du National Institutes of Health (NIH)? Pour rappel, le NIH a instauré en 2008 une telle obligation aux chercheurs qu’il finance comme condition même du financement ; tous les articles issus de la recherche financée par le NIH sont obligatoirement archivés en texte complet dans l’archive ouverte PubMed Central dans les 12 mois qui suivent la publication.

Ou bien les autorités politiques proposeront-elles un soutien financier massif à la publication des résultats de la recherche scientifique dans des revues Open Access, à l’instar du gouvernement britannique? Celui-ci, suite au rapport Finch, a décidé d’investir 10 millions de livres sterling pour payer les frais de publication d’articles dans des revues Open Access.

Ou encore, adopteront-elles une stratégie globale de soutien de toutes les voies de diffusion en libre accès, à l’instar de la Commission Européenne ? Cette dernière a conduit une initiative pilote en matière d’Open Access dans son septième Programme-Cadre et a décidé d’élargir cette politique Open Access à l’ensemble du prochain programme de financement de la recherche, Horizon 2020. Dès lors, tous les articles présentant des résultats de recherche financée par la Commission européenne devront être accessibles en Open Access, soit dans une archive électronique ouverte, moissonnée par le portail européen OpenAIRE, soit dans une revue Open Access. Un budget pour payer les frais de publication dans les revues Open Access peut être prévu dans le cadre du financement du projet par la Commission.

Alors, quelle sera l’approche suivie par la Belgique et son Ministre de la Politique scientifique, Paul Magnette ?Rendez-vous aujourd’hui à 12h au Palais des Académies pour le savoir…

Aucun commentaire: